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vendredi 17 avril 2015

Homélie du 3ème dimanche de Pâques (B) Premières Communions - 19 avril 2015

Est-il possible de croire sans comprendre ? Pas vraiment. Les enfants, vous le savez bien : semaines après semaines, vous vous êtes préparés à la rencontre avec Jésus dans son eucharistie. Et qu’avez-vous fait ? Vous appris à mieux le connaître et à mieux l’aimer. Tous, baptisés, nous disons avoir la foi, ou « un peu de foi », et nous sommes devant un mystère sans fin, une réalité qui nous dépasse. Jésus mort et ressuscité. Si nous sommes chrétiens, c’est justement parce que nous avons décidé de croire sans tout comprendre. Cela ne veut pas dire que nous soyons naïfs ! Au contraire, cela demande du courage de croire, même quand on n’est encore qu’un enfant. Sans des témoins comme Pierre, nous ne serions pas très enclins à croire. Si nous croyons, c’est justement parce que d’autres nous ont précédés dans la foi, à commencer par les apôtres. Nous sommes dans une chaîne de croyants qui durent depuis deux mille ans. Etait-ce plus facile pour les premiers disciples ? Car nous, nous ne voyons pas Jésus. Il est invisible à nos yeux d’humains. Les disciples qui rentrent d’Emmaüs, eux, il ont vu Jésus en chemin, mais, curieusement, ils ne l’ont reconnu qu’à la fraction du pain. Avant tout partage du pain, on a l’impression que les disciples de Jésus, même s’ils voient Jésus vivant, sont perturbés, étonnés. Ils ne comprennent pas ce qui se passe. Ils ne comprennent rien. En voyant, Jésus, ils n’osent pas croire. C’est comme s’ils disaient : Nous n’en croyons pas nos yeux. Est-ce bien lui ?
 
 
La reconnaissance du Christ Ressuscité dépend à mon avis de deux actions qui ont toute leur importance. En effet, que fait Jésus face aux disciples bouleversés qui ne savent plus que penser ni que croire ? Il demande à prendre un repas. Jésus a faim. Il veut manger un morceau de poisson grillé. Deuxièmement, il leur parle des Ecritures et de la réalisation de ce que Moïse et les autres prophètes annonçaient. Le texte nous donne une très belle formule. On nous dit « Alors, il leur ouvrit l’intelligence des Ecritures ». En fait, ils connaissent déjà bien les Ecritures. Ils connaissent Moïse et les prophètes. Mais ils ont du mal à faire le lien entre les textes saints et ce qui arrive à Jésus. Un peu comme vous, les enfants : j’ai pu vérifier que vous avez été bien instruis des choses de la foi par vos catéchistes, mis il vous faut maintenant encore faire de Jésus toujours plus une personne vivante à vos côtés, un ami.  Une fois que les disciples ont compris en profondeur le mystère de Jésus, qu’ils ont compris que celui qu’ils ont connu, avec qui ils ont partagé plusieurs mois de leur vie est Celui qui accomplit toutes les promesses de Dieu, ils peuvent devenir des témoins et porter un message d’espérance autour d’eux.
 
Il est difficile de croire. Toutefois, nous sommes aidés par ces deux pratiques initiées par Jésus. Nous vivons notre foi en participant à un repas. C’est l’eucharistie que nous célébrons et qui nous donne la force de continuer à croire. C’est en même temps le repas partagé qui nous invite au partage dans la vie quotidienne. Jésus nourrit ses frères parce qu’il se donne lui-même en nourriture. Cela reste actuel pour nous. Nous sommes invités à faire comme Jésus, à donner quelque chose de nous-même aux autres.
Le deuxième aspect, c’est l’intelligence des Ecritures. Vous aurez remarqué que c’est Jésus lui-même qui ouvre cette intelligence aux autres. L’intelligence est déjà donnée mais elle doit être activée, éveillée. Jésus, le véritable évangile de Dieu, nous aide à comprendre le texte biblique parce qu’il est l’interprète du texte. La vie de Jésus, ses actions et ses paroles, tout cela forme un commentaire vivant. Pour lire la Bible, pour comprendre la Bible, je peux regarder Jésus. La prière m’aide à m’ouvrir à l’intelligence de l’Ecriture, parce qu’elle m’installe dans la relation avec le Christ.
 
Nous ne comprendrons jamais tout le mystère de la foi chrétienne. Si nous attendons de tout comprendre pour croire, nous risquons d’attendre longtemps. Mais il nous fait nous laisser ouvrir à « l’intelligence des Ecritures » par le Christ. Nous serons alors ses témoins.
 
AMEN.
 
 Michel Steinmetz
 
 

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