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samedi 5 juillet 2014

Homélie du 14ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 6 juillet 2014

Le Seigneur fait bien les choses. Alors que, autour de Notre-Dame d’Altbronn, nous marquons la fin de l’année pastorale en rendant grâce pour les bienfaits reçus et en demandant pardon pour nos manquements, le Seigneur voit nos mines fatiguées et en attente de repos. Dans le calendrier social, l’été est associé au temps des vacances. Tous, à des degrés ou des titres divers, nous profiterons de ces semaines qui s’ouvrent à nous, plus calmes, plus sereines. Aujourd’hui, l’évangile tombe à point nommé. L’Eglise vous propose ce dimanche la perspective la plus reposante qui soit : s’abandonner au Christ. « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » (Mt 11, 28). Nul besoin, pour cela, de prendre le train, de passer du temps dans un aéroport, de perdre patience sur des autoroutes surchargées. Si vous êtes à la messe, vous êtes déjà à bon port.
 
Le Père est révélé aux tout-petits, c’est-à-dire aux faibles, à ceux qui peinent et sont fatigués. En quoi consiste donc cette révélation ? En ce qu’ils sont confiés à la compassion active du Christ. Le Seigneur ne se contente pas d’une communion de sympathie : courage, je suis avec vous, tenez bon ! Bien davantage, activement, il prend part à ce qui nous alourdit en se chargeant lui-même de nos fardeaux.
 
Jésus dit : « Mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ». Prise au pied de la lettre, cette expression peut être choquante ! Je pense à nous tous qui subissons parfois l’ironie de ce monde contre la foi. Je pense à ceux qui sont parfois confrontés à des drames familiaux tels qu’on en vient à penser : « Mais où est-il, Dieu ? ». Je pense à ceux qui viennent de perdre un proche. Je pense à ceux que touche la maladie. Cette parole de Jésus sera irrecevable en l’état pour eux. La vie est dure certains jours mais Jésus ne le nie pas lorsqu’il dit : « Venez à moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau et moi, je vous procurerai le repos ».
 
Et pourquoi Jésus dit-il qu’avec lui notre fardeau peut être allégé ? Parce que le Dieu que nous révèle Jésus et qui se révèle en lui ne reste sur la touche du stade de nos luttes humaines. Le Christ s’engage aux côtés de chacun de nous. Il ne reste pas extérieur, mais il se fait intime à nous-mêmes plus que nous-même et plus que n’importe qui peut le faire. Et voilà pourquoi il peut prendre sur lui nos fardeaux et nous aider à les porter. Voilà pourquoi il est celui que nous devons invoquer et supplier, sans jamais désespérer. Ce que personne d’autre n’est capable de faire, Lui peut le faire. Il le fait au point de prendre sur lui nos souffrances, nos misères, notre trop-plein de cette vie. Jésus est celui qui suggère de jeter en Dieu nos soucis : non pas les nier, faire comme s’ils n’existaient pas, mais les jeter en lui, perdre l’illusion que nous seuls pouvons sauver le monde et nous sauver avec. Jésus nous convie aussi à la solidarité, il nous invite à porter nos fardeaux les uns des autres et nous rendre participants de son œuvre.
 
En ce dimanche tout particulièrement, et comme un baume sur notre cœur, le Christ nous redit qu’il prend soin de nous. Par sa Parole, il nous guérit ; par son Pain, il nous nourrit ; par son Esprit, il nous vivifie. Alors, nous appartenons au Christ et nous sommes enfin, comme l’exprime Paul, « libérés de l’emprise de la chair (Rm 8, 9), c’est-à-dire ce qui s’oppose à Dieu et conduit à la mort. Que repos pour nous, après l’accablement d’un combat trop inégal pour notre faiblesse ! La force nous vient d’un roi humble, pacifique, la victoire appartient à cet étonnant guerrier, sans arme et sans armure, qu’évoquait le prophète Zacharie dans la première lecture.
 
Savourons donc dans la joie et la simplicité maintenant, comme des enfants, le repos qui nous offert dans le Fils. C’est une véritable « recréation » en profondeur pour notre cœur que nous sommes appelés à vivre en ces semaines d’été. Trouver en Christ le repos : que nous soyons déjà en vacances ou pas, cette promesse du Christ est la bienvenue en nos vies surchargées.
 
AMEN.
Michel Steinmetz